Le Monde Informatique, Edition du 14/04/2008 - par Maryse Gros
La France n'a guère progressé depuis deux ans dans le classement annuel du Forum économique mondial, établi avec l'école de commerce Insead, sur l'adoption des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans le monde. 22e en 2005, 23e en 2006, elle n'occupe que la 21e place, sur 127 pays, dans le GITR (Global Information Technology Report) 2007-2008 qui évalue plus précisément le niveau de préparation atteint par les pays pour exploiter efficacement les TIC.
Eric Besson, nommé le 18 mars secrétaire d'Etat chargé du développement de l'économie numérique, devra donc s'atteler rapidement à la tâche.
L'Afdel (Association Française des Editeurs de Logiciels), en appelle au nouveau secrétaire d'état, pour améliorer l'accès au capital risque:
L'Afdel en appelle au nouveau secrétaire d'état
Pour l'Afdel (association française
des éditeurs de logiciels), le rapport 2007-2008 du Forum
économique mondial ne fait que confirmer ce qu'elle a mis en
avant dans son Pacte
France Numérique, adressé en février dernier
aux candidats aux élections municipales. « La France est
en retard, tant du point de vue des infrastructures et de
l'équipement, que de la capacité à générer
des champions, indique son président Patrick Bertrand. Alors
que nos voisins nordiques ont su mettre en oeuvre le cercle IT
vertueux : une éducation de haut niveau, une forte adoption
individuelle des TIC, un écosystème propice aux
sociétés high tech... »
Le président
de l'Afdel ajoute que les éditeurs français attendent
beaucoup de l'entrée du développement du numérique
au gouvernement, « la
lettre de mission reçue par le secrétaire d'état
Eric Besson plaçant avec raison l'industrie du logiciel au
coeur des préoccupations ».
Pour Patrick Bertrand,
l'effet levier des TIC sur la croissance fonctionne au ralenti en
France. « Nous allons démontrer que le logiciel peut
relancer significativement la machine », promet-il.
Améliorer l'accès au capital risque
Bien placée sur
l'e-administration, devant le Royaume-Uni et le Japon, la France
double également les
Etats-Unis et Israël sur les capacités d'innovation,
où elle se place juste derrière la Corée. Elle
grimpe à la 1ère place pour la qualité de ses
écoles de gestion, à la 3e pour la qualité de
ses sites gouvernementaux, à la 5e pour le nombre de ses
fournisseurs et au 12e rang pour le taux d'abonnés à
l'Internet haut débit pour cent habitants. On la trouve 14e
sur les achats gouvernementaux de produits high-tech.
En
revanche, pour la facilité d'accès au capital risque,
l'Hexagone
n'est que 30e, de même que pour le niveau de collaboration
entre universités et industriels. Et, elle chute à la
111e place pour le poids des contraintes réglementaires. D'une
façon générale, le niveau de préparation
des entreprises et du gouvernement semble avoir marqué le pas
pour le pays en 2007, si
l'on en croit le rapport, alors que la maturité
technologique individuelle, elle, progressait.
A noter que le
rapport 2007-2008 a été sponsorisé par
Cisco.
Pays
nordiques toujours en tête
Comme l'an dernier,
le Danemark et la Suède montent sur les deux premières
marches du podium. Depuis sept ans, les pays nordiques se
maintiennent dans le Top 10, qui compte aussi la Finlande, l'Islande
et la Norvège. L'étude souligne le niveau élevé
de leur maturité technologique et les efforts constants de ces
régions sur l'innovation et l'éducation. Irène
Mia, du Forum économique mondial, co-auteur du rapport avec
Soumitra Dutta, de l'Insead, pointe aussi dans ces économies «
un marché et un environnement réglementaire propices
aux affaires ».
Neuf pays européens (dont les
Pays-Bas, le Royaume-Uni et l'Autriche) figurent au Top 15 du GITR
2007-2008. La Suisse, 1ère pour son réseau téléphonique
et la maturité d'achat de ses habitants, grimpe à la 3e
place (5e en 2006). Les Etats-Unis, 4e, gagnent trois places.
Singapour est 5e (-2) et la Corée du Sud, 9e, fait un bond de
10 places. L'Estonie, qui a redoublé d'efforts pour
s'approprier les nouvelles technologies, se maintient en 20e
position.
70
variables sur le contexte, la maturité et les usages
Pour
établir leur classement mondial, l'Insead et le Forum
économique mondial ont retenu quelque 70
variables réparties en trois grandes catégories :
le contexte (marché, environnement politique et réglementaire,
état des infrastructures), la maturité technologique
(des individus, des entreprises et du gouvernement) et les usages.
Ces critères englobent, par exemple, la part de la haute
technologie dans les exportations, la capacité à
trouver des investisseurs, ou encore, le délai requis pour
créer une entreprise. Sont également pris en compte la
législation relative à l'utilisation des TIC, le nombre
de brevets déposés par million d'habitants dans
l'année, la qualité de l'enseignement supérieur
ou le coût des communications mobiles.
En savoir plus :
Accès à la
consultation interactive du Global Information Technology Report
2007-2008 établi par le World Economic Forum et l'Insead :
-
Pour
la France
- Pour
l'ensemble des 127 pays.
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