Blocage des trains et des universités,
mouvements insurrectionnels en banlieue, tout semble montrer que la
France renoue avec ses vieux démons.
D'un coté, les tenants d'une
dictature qui a beau se revendiquer du prolétariat, n'en est
pas moins une dictature tout court.
De l' autre les défenseurs
d'une démocratie qui, pour reprendre les mots de Churchill,
est « le pire des régimes... après tous les
autres ».
La bonne nouvelle nous vient sans doute
de la gauche:
Fini le discours du parti socialiste
institutionnalisant les violences.
Personne ne se plaindra de voir la CGT
négocier avec, sans doute pour la première fois de son
histoire, une réelle volonté d'aboutir.
C'est cela, aussi, les effets d'une
rupture idéologique que les Français ont
démocratiquement revendiquée.
L'occasion d'affirmer notre solidarité avec le gouvernement dans ce combat!
(publié dans le Figaro)
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Le fait est que les démocraties sont, depuis toujours, des proies toutes trouvées pour les pires totalitarisme, parce que ceux qui croient à la démocratie s'imaginent que par sa vertu miraculeuse, la démocratie les tiendra en respect : ce qui n'est jamais le cas.
Si la démocratie était "le moins pire" des régimes, elle ne sombrerait pas si facilement dans la dictature ou l'anarchie suivie de dictature : les démocrates sauraient se défendre.
En fait, la démocratie souffre d'un vice majeur : au nom de quoi le fait d'être 51 à soutenir une voie contre 49 qui en soutiennent une autre garantit-elle au peuple démocrate que sera suivie la meilleure voie ?
En quoi la décision de 51 personnes ignorantes et peu aptes à comprendre les tenants et aboutissants de cette décision est-elle meilleure que celle de 49 personnes sachant de quoi il s'agit et capables de comprendre où mène telle décision ou telle autre ?
Ce vice majeur s'accompagne d'autres : qui dit élection dit brigue et qui dit brigue dit compromissions et corruption.
Actuellement, la démocratie française, installée, peu ou prou, depuis plus de deux siècles (déjà interrompus par plusieurs périodes d'anarchie et/ou de totalitarisme), subit de plein fouet les conséquences de ces vices. Ainsi, les partis politiques (qui sont, en soi, chose légitime) ont en fait confisqué le vote des électeurs puisque personne ne peut gagner une élection sans le concours financier et médiatique d'un ou plusieurs puissants partis. Ainsi le pouvoir politique coûte-t-il de plus en plus cher (en argent et en compromission) à ceux qui le conquièrent par le vote, et il n'en est que plus souhaitable pour eux de le conserver à tout prix.
On peut aisément imaginer des régimes politiques qui soient "moins pires" : en témoignent les quelques monarchies non parlementaires qui subsistent et ne sont pas totalitaires (il est vrai, sur notre continent, dans de tout petits pays : le Lichtenstein ou Monaco) ; en témoigne, à échelle plus modeste, le succès éclatant des entreprises "familiales" qui contraste avec les constantes OPA ou restructurations des autres entreprises.
Il me semble qu'il serait essentiel qu'il existe au moins un pouvoir, au sommet, qui échappe à la "démocratie" et qui ne dépende de personne. Ce qui peut laisser toute la place possible à la représentation de la population et à l'expression de ses besoins et de ses désirs. Cela s'appelle la royauté et cela a existé en France, sous une forme imparfaite (comme toutes choses humaines), pendant huit siècles.
Amicalement
Rédigé par : pascal legendre | 12 décembre 2007 à 10:45