publié dans "La Croix" du 09/10 Téléchargement la_croix_courrier_du_9_octobre_2008.pdf
Ainsi la cause est entendue:
La crise des subprimes annonce, au pire, l'effondrement du « néocapitalisme », au mieux, une intervention énergique de l'état « régulateur », sorte de chevalier blanc au secours des victimes de nos vilains patrons assoiffés de profit.
La réalité, en tout-cas la réalité politico-économique est bien différente!
C'est
bien l'interventionnisme de l'Etat fédéral américain
qui est à l'origine de ce désastre:
la moitié des hypothèques « pourries » sont, aux Etats Unis, détenues par Freddie Mac et Fannie Mae, organismes sous contrôle de l'État fédéral, légalement tenus de prendre en charge le refinancement de prêts immobiliers.
L'autre moitié des hypothèques est à l'origine d'une construction financière hautement spéculative:
Les experts financiers, toutes banques confondues, ont ainsi réussi, a mélanger les créances clients, les plus risquées comme les meilleures, sous forme de « titrisation ».
Le risque associé à ces outils sophistiqués aurait du être sanctionné par le marché, à condition de ... laisser jouer les mécanismes du marché!
Or, cédant aux pressions amicales du gouvernement, la FED, soucieuse, selon elle, de ne pas pénaliser la croissance, a maintenu artificiellement des taux d'intérêt particulièrement bas, gommant ainsi les risques des banquiers, repoussant les échéances, et du coup, entretenant la bulle spéculative.
Le gouvernement fédéral a ainsi garanti pendant des décennies une politique subventionnant l'achat de logements par les catégories sociales les plus défavorisées, celles qui, en l'occurrence, présentaient les risques d'insolvabilité les plus importants.
L'Etat fédéral, est donc aujourd'hui, très logiquement, sommé de souscrire à ses engagements de garantie.
Milton Friedman, prix nobel d'économie le disait: «confier la monnaie à la garde des politiques, c’est confier le pot de crème à la garde du chat».
Plus que la monnaie, c'est une part considérable de la politique économique des Etats-Unis dont le chat s'est régalé.
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