Le
Parisien Hauts-de-Seine
consacre un article à Boulogne-Billancourt.
LE
COMBAT DES CHEFS
BOULOGNE-Billancourt : le bois, Renault, l'île Seguin et... ses querelles politiques. A l'occasion de ces élections municipales, une fois de plus la droite se déchire. Maire démissionnaire en mars dernier pour permettre à son dauphin, Pierre-Mathieu Duhamel d'accéder à la tête de la ville, Jean-Pierre Fourcade, 78 ans, en congé de l'UMP, a finalement décidé de se représenter le 9 mars. Une décision dictée par l'abandon de l'actuel maire au début du mois. Démarche au moins aussi passionnelle que politique : Jean-Pierre Fourcade se refuse à céder la place au candidat investi par l'UMP, son ancien adjoint aujourd'hui honni, le député Pierre-Christophe Baguet. « C'est le combat de l'expérience contre l'aventure, monsieur Baguet n'a pas l'expérience de la gestion et de la négociation pour diriger une ville comme Boulogne, grande comme Nancy ou Perpignan, assène Jean-Pierre Fourcade. Le risque est clair : passer sous la tutelle du conseil général des Hauts-de-Seine. » Quant à ceux qui mettraient en avant l'âge du capitaine, l'ex-ministre des Finances de Valéry Giscard d'Estaing les renvoie à leur modèle politique : « Quand Nicolas Sarkozy a quitté Neuilly, il a laissé la ville à Louis-Charles Bary, qui avait à l'époque mon âge aujourd'hui. »
« Sortir la ville de son isolement »
En face de lui, Pierre-Christophe Baguet dit regretter l'attitude de l'ancien maire, dont il a été plusieurs années durant le compagnon de route : « Cette candidature est incompréhensible pour les Boulonnais et pas très raisonnable. » Mais le député de Boulogne se dit serein. Bien implanté localement, il affirme représenter le « candidat du rassemblement », avec notamment, le ralliement d'adversaires et concurrents d'hier. Pour l'appuyer, il peut compter sur Thierry Solère, patron de l'UMP locale, adjoint au maire et vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine, à qui le poste de premier adjoint est promis en cas de victoire. « Le véritable enjeu de ce scrutin est de sortir Boulogne de son isolement », explique ce dernier. « Il faut monter des partenariats avec le département et l'Etat, notamment pour assurer l'avenir de l'île Seguin ». En marge de ce choc de titans, les autres candidats doivent se faire une place dans le débat. Marie-Hélène Vouette, la socialiste, a au moins réussi l'essentiel : rassembler l'ensemble des forces de gauche. Conseillère municipale sortante, elle connaît bien la ville et le spectacle offert par la droite ne l'amuse pas : « La candidature de Jean-Pierre Fourcade traduit une inquiétude quant à la capacité de l'équipe rassemblée autour de Pierre-Christophe Baguet à gérer la ville », assure-t-elle. Quant à Sylvain Canet, l'homme neuf qui porte les couleurs du MoDem et vient d'obtenir le ralliement de Rémy Lescoeur, conseiller municipal sortant vert, il pourrait bien jouer les arbitres. Jean-Pierre Fourcade n'exclut pas de tendre la main au candidat de François Bayrou antisarkozyste en vue d'un deuxième tour incertain.
Roberto Cristofoli
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