Une journaliste russe internée en hôpital psychiatrique

Lu dans le Figaro:
L'information a les relents cauchemardesques d'une époque que l'on croyait révolue. Celle de l'internement en « asile de fous » des dissidents soviétiques.
Selon une militante d'opposition, Larissa Arap aurait été enfermée de force pour avoir dénoncé des sévices sur des malades mentaux et milité pour l'opposant Garry Kasparov.
La journaliste avait publié le 8 juin dernier dans l'édition locale du bulletin La Marche des dissidents de l'Autre Russie, un article sur les mauvais traitements subis par des enfants dans des hôpitaux psychiatriques de la région. Elle dénonçait l'usage par les médecins d'électrochocs sur les jeunes patients.

Officiellement, Mikhaïl Gorbatchev a mis fin aux internements psychiatriques politiques...

Officiellement, Mikhaïl Gorbatchev a mis fin aux internements psychiatriques politiques avec la Glasnost (la « transparence ») il y a plus de vingt ans. Deux millions de personnes, saines d'esprit, auraient connu l'asile sous le régime communiste, selon des estimations difficiles à établir.
L'internement politique semble avoir réapparu dans la Russie de Poutine.
Une enquête du Los Angeles Times parue au printemps 2006 citait plusieurs témoignages, dont celui d'Albert Imendaïev, candidat à une élection locale en 2005 à Tcheboksary, sur la Volga.
Il fut enfermé neuf jours dans un asile, juste le temps que la date limite pour déposer sa candidature soit dépassée.

La radio Écho de Moscou annonçait que sur les conseils de sa fille, Larissa Arap a cessé une grève de la faim.