Alors qu’aux Etats-Unis, 125 000 livres sont déjà disponibles en version électronique sur Amazon, selon un article de la revue Médias, c’est le cas de moins de 10 000 titres francophones. Et, toujours selon la même source, alors que les grands éditeurs américains publient systématiquement une version électronique de leurs ouvrages, celle-ci étant vendue quelques dollars, « seules quelques maisons d’édition de taille moyenne » font de même en France, et ces versions sont souvent vendues à peine moins cher que l’édition papier.
Pour quelle raison ?
En France, le prix de vente d’un livre est fixé par l’éditeur. Les distributeurs ne peuvent descendre que de 5% sous ce prix. La concurrence est donc faible entre les distributeurs, sur un marché déjà monopolistique par nature (un texte est la propriété exclusive de son auteur, au moment de sa création). Il y a donc peu d’incitation à innover pour attirer les lecteurs, que ce soit par le service ou par le prix : s’il souhaite lire le livre, le lecteur devra dans tous les cas débourser une somme fixée par l’éditeur, pour un service assez indifférencié entre les distributeurs.
Les éditeurs n’ont quant à eux pas intérêt à proposer des versions électroniques moins chères, puisqu’ils ne subissent aucune concurrence sur les prix venant des éditions papier. Par la règlementation sur le prix du livre, on maintient donc artificiellement des prix plus élevés, tout en diminuant l’attrait de l’innovation.
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